4 - Sentier des mammifères (a...c).
Blaireau d'Europe (Meles meles).
La nuit des blaireaux.
La blaireautière est composée d'une famille de quatre petits et l'autre de trois. Je surveille ces terriers depuis une vingtaine d'années, régulièrement "on" essaie de chasser la population de blaireaux du secteur en déposant des produits répulsifs (non identifiés). Le blaireau est omnivore, consommateur de micro-mammifères, d'invertébrés et de fruits. Il peut éventuellement aller dans les cultures et piller quelques nichées. Dommage qu'on ne puisse pas le blairer, le blaireau !
Ils sont devenus les compagnons de mes nuits.
Blaireau d'Europe (Meles meles).
Blaireau d'Europe (Meles meles).
Le blaireau européen (en réalité plutôt eurasien) porte le nom scientifique Meles meles. C'est la plus grosse espèce de mustélidés d'Europe. Trapu et court sur patte, il peut atteindre 70 cm de long (90 cm avec la queue, qui mesure 20 cm environ), pour 25 à 30 cm au garrot et jusqu'à une vingtaine de kilogrammes (12 kg en moyenne).
Il est très reconnaissable aux bandes longitudinales noires qu'il porte sur son museau blanc. Ce blaireau vit potentiellement dans presque toute l'Europe et une grande partie du nord de l'Asie.
C'est un animal fouisseur, capable de construire de vastes galeries familiales. Il semble aujourd'hui confiné à certaines forêts et bordures de haies prairiales et plus rarement en milieu ouvert, ou alors près d'un bosquet, d'une haie épaisse. Cette répartition pourrait résulter de la pression de chasse faite sur l'espèce depuis plusieurs millénaires.
Cet animal territorial a longtemps été présenté comme solitaire. Emmanuel Do Linh San, Docteur en éco-éthologie de l'université de Neufchatel en Suisse et le Muséeum d'Histoire Naturelle de Paris le présentent maintenant comme un solitaire qui vit en groupe. Contrairement aux autres mustélidés, il ne grimpe pas aux arbres, mais peut escalader un tronc penché ou traverser une rivière sur un arbre (au besoin ou pour échapper à un prédateur ou une inondation, il peut aussi nager). Chaque clan est fidèle au terrier principal, mais certains individus peuvent quitter leur clan pour un clan voisin.
Sa vie sociale (quand il ne vit pas solitairement) est marquée par
- le toilettage ; il se fait généralement en commun et durant plusieurs minutes au sortir du terrier;
- les marquages sociaux odorants ; ils se font à partir de sécrétions de la région anale déposées par frottement d'un individu sur les flancs et la croupe d’un congénère, ces deux régions étant régulièrement reniflées quand deux blaireaux se rencontrent ;
- les jeux ; ils concernent surtout les jeunes mais aussi parfois les adultes. Constitués de roulades, bousculades, courses poursuites, empoignades à la nuque, emboîtements de mâchoires, tentatives d'escalade d'arbre, etc... avec souvent des vocalises évoquant un petit rire, couinements, grognements, soufflements ou ronronnement, et des attitudes spécifiques: aplatissement sur le sol ou au contraire dos arqué et poils hérissés, ponctuées de marquages mutuels .
Il existe une certaine hiérarchie dans les groupes, mais qui semble moins marquée que chez de nombreux autres mammifères.
On sait par les études écoéthologiques que dans les régions où ses populations sont denses, il forme des clans de quelques individus et jusqu'à une trentaine exceptionnellement, qui autour d'un terrier commun principal, défendent le territoire par un marquage odorant (sécrétions de glandes sous-caudales et digitales) et crottes accumulées dans des latrines périphériques, surtout utilisées au printemps et en automne, et des patrouilles régulières aux limites du territoire qui sont marquées par des coulées bien nettes. Les blaireaux intrus sont agressés et chassés.
Son alimentation est variée, avec :
- de grandes quantités de mollusques, d'insectes (coléoptères, guêpes, bourdons vivant ou pondant dans le sol , sauterelles ainsi que leurs larves) ;
- des champignons;
- parfois de petits rongeurs ou des lapereaux, très rarement des œufs trouvés près du sol ou au sol, ou oisillons ;
- des grenouilles et crapauds ;
- des serpents (il est immunisé contre le venin de vipère).
- des vers de terre, principalement en hiver : il pourrait ingérer annuellement près de cent kilogrammes de lombrics;
- des animaux qu'il capture dans le sol en creusant ses terriers (campagnol, taupe...).
- des végétaux, fruits et fruits secs, racines et tubercules ; ces aliments végétaux constituent une part bien plus importante de son alimentation que chez les autres mustélidés.
Le terrier principal est occupé par un clan familial de blaireaux ; un clan est formé d'un groupe de deux à cinq blaireaux, plus un à trois jeunes, notamment en automne et pour l'hivernage. C'est là aussi que les femelles mettent leurs petits au monde. Il est composé de plusieurs galeries qui peuvent descendre jusqu'à 3 ou 4 mètres de profondeur sur une distance atteignant quinze mètres de long, voire bien plus. Un réseau plus ou moins complexe de galeries est accessible en moyenne par cinq entrées. Ces galeries s'étendent parfois sur plusieurs niveaux, avec une longueur totale pouvant atteindre 300 m. Elles sont parsemées de chambres où les femelles peuvent accoucher et allaiter leurs petits et de chambres où mâles, femelles et jeunes passent la journée tranquillement à dormir sur des litières constituées de feuilles, de mousse, de fougères et d'herbacées fréquemment changées. Ce terrier principal est légué aux générations suivantes et peut être habité des dizaines, voire des centaines d'années. Le sol peut y avoir été remanié de génération en génération.
La maturité sexuelle du blaireau et de la blairelle est atteinte dès l'âge de 2 ans.
La reproduction se déroule principalement du mois de janvier au mois de mars. Une femelle peut s'accoupler avec plusieurs mâles d'un même clan et peut être réceptive à d'autres périodes de l'année. L'ovule fécondé reste en attente pendant 10 mois avant de se fixer dans l'utérus (ovo-implantation différée).
La gestation à proprement parler ne dure que deux mois environ. Les blaireautins naissent en général l'année suivante vers les mois de février - mars. La portée de 2 à 7 blaireautins restera avec la mère dans le terrier car, comme beaucoup de petits de mammifères à leur naissance, ils ne sont pas en mesure de se déplacer et n'ont pas suffisamment de pelage pour se protéger du froid. Ils ont les yeux fermés. Ils commencent à sortir du terrier familial vers l'âge d'un mois et demi et sont allaités pendant trois mois, mais dès 6 semaines la mère peut aussi régurgiter des aliments.
Le blaireau est très peu prolifique (0,3 jeune par an et par femelle en Europe de l'Ouest) . Il a donc beaucoup pâti dans les années 1970 des campagnes de gazage de terriers censées lutter contre la rage. La politique sanitaire de l'époque était de gazer les renards pour enrayer la progression de la rage, ce qui s'est avéré inefficace et même contre-productif, car chez les animaux territoriaux, éliminer les occupants d'un territoire laisse ce territoire non défendu et invite les animaux voisins, éventuellement malades, à l'occuper, ce qui contribue à diffuser des épidémies telles que la rage. Une grande partie des terriers gazés étaient occupés par des blaireaux, qui mouraient empoisonnés ou sous les balles des chasseurs les attendant à la sortie.
Les blaireaux ne sortent que le soir venu pour rechercher de la nourriture, uriner et déféquer. Le blaireau peut faire ses besoins dans le terrier, dans des chambres spéciales, mais il les fait le plus souvent à l'extérieur dans des trous en forme d'entonnoir creusés à cet effet, les latrines.
Avant de partir en quête de nourriture, une séance de nettoyage du pelage et d'épouillage est pratiquée, seul ou en commun. Le blaireau se met alors sur le dos et se gratte ventre et flancs avec les dents et les griffes.
Les petits restent devant le terrier à jouer en attendant d'être nourris. Leurs jeux sont une imitation de la vie des adultes (fausses bagarres, creuser, trouver de la litière propre et la coincer entre le menton et la poitrine pour la rentrer à reculons dans le terrier). En octobre, les petits atteignent presque la taille des parents.
Pendant la période hivernale, le clan va connaître une période de repos et non d'hibernation proprement dite : ils réduisent très fortement leur activité et vivent sur les réserves de graisse fabriquée pendant l'automne (durant cette période un blaireau peut augmenter son poids de 60%). La dispersion est encore mal connue. Il semblerait que ce soit les plus vieux individus qui quittent le clan et non les jeunes comme chez la plupart des espèces.
Le blaireau peut vivre au maximum 14 ans dans la nature. Mais en réalité, il est victime d'une mortalité importante, car 50 % des jeunes périssent dans leur première année. Ensuite, la mortalité des adultes est d'environ 30% par an. Elle touche davantage les mâles, d'où une prépondérance de femelles.
(Source Wikipédia)
Bouquetin d'Europe (Capra ibex).
Le bouquetin des Alpes ( Capra ibex) est une espèce de bovidé de la sous-espèce des caprinés. Le mâle, aussi appelé bouc, mesure entre 70 et 90 cm au garrot pour un poids de 65 à 100 kg suivant les individus et la saison. A l'âge adulte les cornes du mâle peuvent atteindre 100 cm. La femelle ou étagne est plus petite et plus fine. Le petit est le cabri.
Cerf élaphe (Cervus elaphus).
Cerf élaphe (Cervus elaphus).
Cerf élaphe (Cervus elaphus).
Le cerf élaphe (Cervus elaphus) est le plus grand cervidé des forêts d'Europe. La femelle est la biche et le petit jusqu'à six mois, le faon, de six mois à un an la bichette si c'est une femelle et l'hère s'il s'agit d'un mâle. De un à deux ans le mâle est appelé le daguet.
En France les mâles pèsent entre 120 et 250 kg pour une hauteur de 1,10 à 1,50 m au garrot. Le poids varie en fonction du milieu de vie, de la qualité et de l'abondance de la nourriture. Les bois du cerf tombent chaque année en fin d'hiver pour les plus âgés et au printemps pour les jeunes. La ramure est complètement reconstituée fin juillet. Le nombre de cors n'est pas en rapport direct avec l'âge de l'animal. Le cerf élaphe est une espèce crépusculaire à nocturne. Il l'est devenu en s'adaptant à la pression de chasse. Les biches vivent en hardes et les mâles les rejoignent à la période du rut, les cerfs marquent alors leur territoire.
Le rut marqué par le cri rauque et retentissant du mâle, le brame, intervient à la fin de l'été ou au début de l'automne, et dure environ un mois, mais on peut encore entendre bramer des cerfs jusqu'à mi-novembre. Le brame s'entend à plusieurs kilomètres de distance.
Le mâle avertit ainsi les femelles réceptives de sa présence, intimide ses concurrents potentiels et défie les autres mâles qui s'aventureraient sur son territoire. Il devient particulièrement agressif à ce moment-là. En cas de rencontre avec un autre mâle, après une phase d'intimidation, les deux adversaires peuvent mener un combat très violent durant lequel ils se projettent la tête en avant l'un contre l'autre dans le but de déséquilibrer l'adversaire. Ces combats peuvent conduire à des blessures assez graves voire à la mort. Seuls des mâles de puissance et de ramure comparables s'affrontent de la sorte.
Les naissances ont lieu entre avril et juin.
En Sarthe on peut observer le cerf dans les différentes forêts domaniales et dans quelques massifs privés.
Voir aussi le Sentier du cerf.
Chamois (Rupicapra rupicapra).
Le chamois (Rupicapra rupicapra) est le plus petit représentant des caprinés sauvages, 70-80 cm au garrot, pour un poids de 22 à 62 kg, les femelles sont généralement plus petites que les mâles. On trouve le chamois dans les principaux massifs montagneux d'Europe, en France dans les Alpes, les Vosges, l'Auvergne et le Jura, une sous-espèce vit dans le massif pyrénéen, l'isard ou izard.
Chevreuil européen (Capreolus capreolus).
Chevreuil européen (Capreolus capreolus).
Chevreuil européen (Capreolus capreolus).
Le chevreuil européen (Capreolus capreolus) est un cervidé agile et très rapide. Sa taille varie selon les individus entre 57 et 70 cm au garrot pour un poids de 20 à 30 kg, les mâles pèsent 2 à 3 kg de plus que les femelles. C'est le plus petit cervidé indigène d'Europe. Le mâle, le brocard, porte des bois courts et caduques, la femelle est la chevrette. La période de rut du chevreuil commence mi-juillet et se termine mi-août. Les naissances des faons, un ou deux, rarement trois, ont lieu en mai-juin. Les prédateurs du chevreuil sont le loup, le lynx, le renard roux, les chiens errants, les sangliers. Les populations denses de chevreuils sont aussi régulées naturellement par la maladie et les parasites.
Voir aussi le Sentier du Chevreuil.